Lors du salon City by SIMI à Lyon, nous avons pu assister à une conférence sur la décarbonation de l’immobilier, animée par Laurent Morel, associé de l’agence de conseil Carbone 4 et administrateur du Shift Project (sous la Présidence de Jean-Marc Jancovici).
Cette conférence était l’occasion de faire le point sur la décarbonation dans le secteur de l’immobilier, un des principaux secteurs, émetteur de gaz à effet de serre.
L’effet de serre, de quoi on parle ?
Source du schéma de La Convention citoyenne pour le climat
L’effet de serre est un processus naturel, selon lequel, l’atmosphère bloque et réfléchit le rayonnement infra rouge solaire, influençant ainsi la température au sol.
Les gaz à effet de serre sont composés à
75% de CO2 (dioxyde de carbone)
16% de CH4 (méthane)
6% de N2O (protoxyde d’Azote)
4% d’autres gaz
Il y a un flux naturel d’échange de carbone quand c’est équilibré
- Entre la biosphère et l’atmosphère de 440 Giga tonnes de CO2
- Entre les océans et l’atmosphère de 260 Giga tonnes de CO2 (phénomène chimique d’acidification des océans.
Le problème c’est que l’activité humaine déséquilibre ces cycles :
- Combustion fossile amène : + 34 Giga tonnes de CO2 supplémentaires dans l’atmosphère
- Changement d’usage des sols : + 6 Giga tonnes de CO2 supplémentaires dans l’atmosphère
L’humanité est donc responsable d’un déséquilibre de 40 Gt sur le cycle entre la biosphère et les sols et l’atmosphère, soit environ 10% du total.
Il faut retirer en parallèle
- Photosynthèse additionnelle : - 12 Giga tonnes de CO2
- La dissolution additionnelle dans les océans donne : - 9 Giga tonnes de CO2
Cela fait une augmentation annuelle nette de 19 Giga tonnes.
Les enjeux de la décarbonation
Les différents rapports du GIEC, sont formels. Ce déséquilibre engendre un réchauffement climatique avec des projections de 1,5 à +3°C selon les différents scenarii, avec des conséquences en cascade menaçant l’habitabilité sur notre Planète.
Mais on peut encore limiter ce réchauffement en agissant dès maintenant.
Dans Le plan de transformation de l'économie française, le Shift Project présente une planification secteur par secteur pour pouvoir habiter dans une société bas carbone.
On peut décarboner nos usages de manière acceptable par un mix sobriété et efficacité.
La décarbonation du secteur du bâtiment
Le poids du secteur du bâtiment dans les émissions françaises de CO2
En France nous émettons un peu plus de 1% de l’émission de CO2 mondial pour 1% de la population.
Les trois secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre sont l’Alimentation, la Mobilité et le Bâtiment.
Le bâtiment est émetteur d’un tiers des émissions nationales.
80% de ces émissions du bâtiment sont liées à l’énergie (comme la consommation directe, le chauffage).
20% sont liés aux matériaux.
Dans la Stratégie Nationale Bas Carbone, les émissions du secteur du bâtiment doivent être divisées par 20 (alors que pour les autres il doit être divisé par 6).
Pourquoi ?
Parce que le potentiel de décarbonation est énormae dans ce secteur. Les solutions existent pour passer au bâtiment passif, mais il faut les mettre en œuvre.
C’est pourquoi l’effort demandé est plus important pour ce secteur.
C’est à la fois une chance et une responsabilité dans la stratégie de décarbonation attendue.
La loi est en marche pour un secteur du bâtiment "bas carbone"
Le mouvement est lancé pour décarboner le secteur de l'immobilier :
1/ Avec la réglementation environnementale RE 2020 pour la construction qui vise à rendre les logements plus performants et plus respectueux de l’environnement, en divisant notamment par trois leur consommation énergétique.
2/ Avec la mise en place du DPE (Diagnostic de Performance Energétique). Celui-ci est obligatoire pour louer ou vendre un bien.
Selon la classe de son logement sur ce DPE, il va être progressivement interdit de louer des « passoires thermiques ».
Depuis le 1er janvier 2023, les logements situés au-dessus du seuil d’indécence énergétique, classés G+ ne peuvent plus être loués. Et un calendrier est en place pour retirer du par locatif progressivement ensuite les classes G puis, F puis E en 2034. L’objectif étant d’inciter les propriétaires-bailleurs à rénover leur logement.
3/ Également le décret tertiaire.
Il s’agit du décret n°2019-771 du 23 juillet 2019, issu de l’application de l’article 175 de la loi ELAN, vise à réduire les consommations d’énergie finale dans les bâtiments à usage tertiaire de :
- 40% en 2030
- 50% en 2040
- 60% en 2050
La marche réglementaire est une expression de la performance collective et de la planification nécessaire.
Elle oblige les acteurs à performer dans la construction.
Sur la suite de cette conférence Béatrice Vessiler, Vice-Présidente à l'urbanisme et au cadre de vie à la Métropole de Lyon, Laurent Arnaud de CEREMA, Laurent Doyat, représentant le promoteur Icade avec une politique RSE ambitieuse, ou encore Marc Balay, dirigent fondateur M plus M (promoteur immobilier dans le tertiaire), ont évoqué les enjeux de cette décarbonation, des challenges, mais aussi des exemples concrets et des solutions pour agir.
Ces intervenants ont mis en avant les enjeux de cette décarbonation d’un point de vue environnemental. Il faut faire un virage radical. Et il vaut mieux choisir que subir. C’est l’opportunité aussi de réinventer son modèle.
Au-delà des enjeux environnementaux, les enjeux sociaux ont également été mis en avant.. Le choix des projets d’aménagement doit intégrer « plus de logements abordables décarbonés, il faut réussir cette double adéquation » selon Béatrice Vessiler.
Pierre Darmet, dans son introduction à la table ronde qui suivait la conférence « Unis pour plus de nature en commun » organisé par CIBI – BIODIVERCITY, a parlé d’une triple crise :
- L’effondrement de la biodiversité
- La crise climatique
- La crise sociale
Il rappelait d’ailleurs comment ces crises pouvaient être liées entre elles, comme la précarité énergétique mise en avant dans le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre.
GESTIA Solidaire et la décarbonation de l’immobilier
Chez GESTIA Solidaire nous sommes convaincus que la transition écologique doit prendre en compte la justice sociale.
Dans l’immobilier cela peut se traduire notamment par la mise aux normes énergétiques des logements, pour ne pas louer des « passoires thermiques » à ceux qui ont déjà des ressources limitées.
C’est pourquoi nous accompagnons les propriétaires-bailleurs et les conseillons pour la rénovation énergétique de leur logement quand cela est nécessaire. Nous nous occupons de trouver les aides et les optimisations pour mettre en valeur leur patrimoine, tout en offrant un logement bien isolé qui apportera un meilleur confort, et demandera des charges moins élevées notamment à son locataire. L’isolation des logements fera baisser la facture en hiver, et sera aussi très importante en été pour pouvoir loger dans des bonnes conditions. Le réchauffement climatique a effectivement contribué à multiplier les canicules rendant les conditions encore plus difficiles pour ceux qui vivent dans des logements mal isolés.
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Les logements que nous louons sont ainsi à 90% classés A ou B dans le DPE.
Ce sont des engagements forts pour contribuer à une décarbonation des logements, à la valorisation de ceux-ci pour le propriétaire. Mais aussi pour préserver le bien-être et le porte-monnaie des locataires.
La décarbonation de l'immobilier est donc enjeu environnemental mais aussi social fort. Pour l'habitabilité sur notre planète, mais aussi pour l'accessibilité de logements adaptés pour tous.
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