La location saisonnière, tout aussi avantageuse soit-elle - tant pour les touristes que pour les propriétaires désireux de rentabiliser leur logement durant leur absence - favorise cependant, de manière indiscutable, l’envol des prix de l’immobilier quand il devient un investissement locatif à but purement lucratif. Un type d’investissement locatif, qui, par effet de ricochets, vient nourrir le marché de la location saisonnière et dépouiller le parc locatif classique.
Airbnb : Un « marché » qui a fait flamber les prix de l’immobilier en France et raréfie l’offre de logements abordables.
Comment évoquer la location saisonnière, sans faire référence à Airbnb ? L’ascension de cette plateforme à l’origine de l’explosion de la location saisonnière a incontestablement, favorisé la flambée des prix des loyers et du foncier que nous connaissons ces dernières années en France. Bien loin de l’idée de départ– à savoir rentabiliser simplement des logements inoccupés pendant les vacances de leur propriétaires - il apparaît que le système ait dévié de sa fonction première et sur stimulé une volonté d’investissement, venant largement gonfler la demande face à un foncier restant limité, faisant le jeu du marché de l’offre et la demande immobilière. Les loyers, en bout de chaîne, s’en trouvant impactés.
Un appauvrissement de l’offre de location durable, au profit de la location provisoire
Malheureusement, les conséquences financières ne sont pas les seules…
Stimulant l’investissement multi-biens à visé locative purement professionnelle, le concept nourri largement un marché de l’« éphémère » aux antipodes des valeurs sociales et solidaires nécessaires au maintien de notre société ; et en l’occurrence défavorise l’accès au logement pour tous.
En effet, cela a stimulé l’investissement locatif motivé par une volonté de louer de manière exclusivement « éphémère » … laissant, par conséquent, de plus en plus de locataires du parc privé sans logement.
C’est ainsi qu’en 2018, l’Observatoire Airbnb (créé par Matthieu Rouveyre, ancien élu girondin) estimait à plus de 83% le nombre de logements français entièrement dédiés à une activité saisonnière. En outre, ce phénomène vide les centres-villes de ses habitants, et fait monter la gentrification de certains lieux de vie… Ce type de location se situant généralement sur les lieux de vie les plus prisés - entraîne avec elle le départ des jeunes, des célibataires et des familles modestes hors des villes.
La location saisonnière, véritable frein à l’immobilier locatif solidaire
La location saisonnière met de fait à mal l’immobilier solidaire, en appauvrissant le parc locatif traditionnel et en concourant à une augmentation outrancière des tarifs du logement. Ainsi en privilégiant ce model locatif, les propriétaires, involontairement, portent préjudice au logement responsable et solidaire.
COVID19 : La preuve par l’exemple…
Du fait de la fermeture des frontières, et pour des raisons sanitaires et d’hygiène évidentes, il découle du précédent constat qu’un nombre important de logements se trouvent actuellement vides… or ils pourraient être occupés, notamment par des étudiants contraints à cohabiter avec des personnes âgées, donc vulnérables, ainsi qu’un certain nombre de personnes pour qui le mal-logement rend la situation de confinement plus compliquée et difficile à vivre encore.
En savoir plus sur le mal-logement : https://www.gestia-solidaire.com/mal-logement-2020/
[…] uniquement réservés aux touristes favorisent la spéculation sur le marché immobilier et réduisent le nombre de locations classiques pour les habitants. Dans une ville ou les locations se font rares et où les loyers explosent, […]
[…] personne qui a du mal à se loger et cherche une solution sans engagement ( et sans passer par du Airbnb […]